Par Manon Soavi
Les Jeux Olympiques ont attiré l’attention sur la pratique sportive des femmes, soulignant en creux à quel point le sport reste un univers de compétition et d’agressivité pensé par et pour les hommes.
De la sexualisation des corps avec les tenues obligatoires très ajustées et inconfortables aux discours sexistes et misogynes des commentateurs, en passant par de magnifiques cadrages en contre-plongée sur les fesses des athlètes, sans oublier l’interdiction du port du voile pour les sportives musulmanes, la séquence des Jeux olympiques 2024 ne nous a rien épargné.
Pour quelques femmes qui brillent – et à quel prix ? – combien sont brisées, dégoûtées ou découragées ? Les dénonciations d’abus commis par des coachs, mentors ou partenaires ne sont malheureusement « que » la partie visible de l’iceberg. En dessous ce cache le continuum de violence qui participe à la domestication, la chosification et l’anéantissement des femmes. Des abus qui touchent aussi la pratique amateur puisque chaque année, une femme sur deux, malgré son envie, ne prend pas le chemin d’une pratique physique.
Enseignante d’aïkido et féministe, je suis en colère : le monde des arts martiaux ne fait pas exception. Porteur d’un imaginaire associant combat et virilité, c’est une véritable chasse gardée de l’identité masculine. Sous couvert d’efficacité martiale y règnent l’omerta sur les violences faites aux femmes, la négation de leurs difficultés d’accès au tatamis, le refus des critiques, là ou ces pratiques comme arts émancipateurs pourraient bénéficier à toustes, donc aux femmes privées de leurs bienfaits.
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