itsuo tsuda nô

Quand Me Tsuda récitait le Nô #2

tsuda_no_couleur_bordure2baniere-600x355Nous avons le plaisir de vous présenter une version restaurée de la vidéo de Maître Tsuda récitant le Nô.
Maître Tsuda, lors du stage d’été de 1981 à Coulonges-sur-l’Autize, récite un extrait de théâtre Nô. Avant de commencer, Maître Tsuda présente l’histoire.

 

 

Voici la retranscription de la présentation :

« C’est en rapport avec une légende. Autrefois, il y avait un jeune moine qui faisait le pèlerinage et chaque fois qu’il s’arrêtait dans un village il était logé chez quelqu’un qui avait une petite fille et puis, par plaisanterie, son père répétait : “Eh, ce moine, ça sera ton futur mari ! “
Et la fille grandit tout en gardant cette promesse. Et un jour elle dit au passage du moine : “Mais quand est-ce que vous allez m’épouser ? “
Alors le moine est pris de peur. Il s’échappe de la maison parce qu’il lui était interdit de se marier et alors la jeune fille l’a poursuivi par monts et par vaux. Finalement le moine a passé une rivière et elle s’est transformée en serpent.
Le moine trouve refuge dans le temple Dôjô-Ji en expliquant cette histoire aux bonzes du temple qui décident de lui accorder asile. Alors ils lui disent : “cachez-vous dans la cloche”.
La cloche, c’est une pièce énorme qui peut cacher plusieurs personnes, donc il s’est caché dedans.
Et le serpent arrive, le cherche partout ; finalement il s’enroule autour de la cloche et puis il frappe avec sa queue et la cloche fond et le moine est brulé.
Alors le Waki dit “Ne soyez pas frappés par cet évènement” et quelque temps après on a voulu reconstruire la cloche.
Depuis, le jour de l’inauguration de la cloche, les moines ont interdit aux femmes d’entrer dans l’enceinte du temple.
Arrive une jeune danseuse qui demande à voir la cloche. “Non, c’est interdit aux femmes ! Oui mais moi je suis une danseuse et je voudrais quand même célébrer cette inauguration avec ma danse.”
Finalement on l’a laissé entrer.
Alors sur la scène elle porte un grand chapeau haut, comme ça et puis elle se met à danser. Une danse un peu frénétique, très saccadée qui montre qu’il y a un accès hystérique.
Entre-temps il y a une grande cloche suspendue au plafond . Un peu avant il y a une corde qui l’attache à l’anneau, derrière le chœur, et quelques minutes avant, les gens du chœur détachent le nœud et attendent comme ça ; il y en a trois, quatre, c’est très lourd.
Et puis cette danseuse arrive au milieu de la scène.
Finalement elle se met sous la cloche et puis hiep ! elle saute, en même temps la cloche tombe. Alors la cloche est là, pofff ! comme si la danseuse était absorbée par la cloche.
C’est difficile parce que s’il y a une fraction de seconde de retard l’acteur tombe et la cloche arrive après…ou bien si on saute trop tôt, on se cogne la tête. C’est très difficile. Il faut que ça donne l’effet de l’absorption.
Et puis dans la cloche l’acteur change de masque, de créature. Il porte un masque de démon et des vêtements de démon. Et puis, après la cloche il est en costume de démon. Il commence à faire le deuxième acte.

C’est le passage de ce moment où la danseuse arrive.
Elle danse et vient jusqu’au centre de la scène et d’un seul coup elle saute et la cloche tombe. »