Un texte de Haruchika Noguchi, fondateur du Seïtaï.
« Le kokoro qui réside au plus profond de l’homme possède des facultés inestimables ; ses possibilités sont si illimitées et inépuisables que si on unifie le ki et que l’on concentre tout dedans on ne se retrouvera jamais incapable ou impuissant. Tout se met à changer, et pas seulement le corps, lorsque le ki se centre et se concentre dans le kokoro. Ceux qui le mettent en pratique me commentent par la suite les changements vécus.
Beaucoup associent le mot kokoro à la volonté, mais celle-ci, de fait, ne possède pas de vertu propre; par contre, au lieu de prétendre réussir quelque chose à force de volonté, si nous visualisons simplement que nous y arriverons, notre souhait devient réalité. Quiconque sait employer son kokoro verra la réalisation de ses souhaits.
Depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui l’être humain a inventé un nombre incalculable de choses. Voici une table. Celle-ci n’existe pas depuis toujours, elle est née de l’utilisation de la visualisation. La visualisation précède toujours ce qui existe; le mot intervient seulement après. Si nous procédons dans ce même ordre, pas à pas, sans dévier et avec fermeté, notre souhait s’accomplira. Alors les divers mondes par lesquels évolue l’Humanité s’élargiront davantage. L’homme est ainsi.
Quiconque ne ressent plus jaillir le désir dans son kokoro est proche de la fin; même s’il se maintient en vie il est déjà à moitié mort. Quiconque n’expérimente plus de nouveaux désirs devient lâche et manque d’entrain. Si tous réalisaient que c’est grâce au kokoro que s’ouvrent de nouveaux chemins dans la vie, si ceux qui le savent se multipliaient, je ressentirais une grande joie.
Dernièrement j’observe les yeux des enfants en maternelle : combien ont déjà perdu leur éclat ! Et je le constate encore plus parmi les enfants de l’école primaire. Ceci est dû, je crois, au fait qu’ils sont déjà conditionnés par l’instruction reçue, ils ont perdu la motivation, ils ont déjà tué leur désir. Quel malheur. Si nous tous collaborions pour créer un monde dans lequel brillent les yeux de tous les enfants et des jeunes, et dans lequel aussi s’illuminent autant les nôtres que ceux qui nous entourent, alors le monde deviendrait plus vivant et plus joyeux. »
Texte extrait de la revue Zensei (Barcelona) n° 28, (1er trimestre 1982)
Traduit de l’espagnol vers le français et l’italien par l’École Itsuo Tsuda
Titre en espagnol : EL CORAZON
Auteur : Haruchika Noguchi
© Seitai Kyokai, Zensei,
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