Itsuo Tsuda proposa entre 1977 et 1982 des voyages de découverte du Japon, passant aussi par la Corée et la Chine… Il expliqua le sens de ces voyages en ces termes :
« Voyages de contacts humains entre peuples, par-dessus les races et les traditions, à travers le mouvement régénérateur, pratiqué ensemble avec des Japonais et des Coréens. »
Nous reproduisons ici des extraits de deux bulletins qu’Itsuo Tsuda édita pour annoncer le projet du 4e « Seitai Tour ». Il y présente les modalités et le caractère des voyages. Bruno Vienne, qui participa à un de ces voyages, a pris les photos qui illustrent ce document.
BULLETIN N°1
par Itsuo Tsuda [extraits]
Itinéraire : PARIS – CHINE (PÉKIN) – JAPON – CORÉE DU SUD – PARIS.
Durée : environ vingt jours.
Le voyage est organisé sous la direction de M. Tsuda qui établit les contacts nécessaires avec les responsables du mouvement des villes visitées et avec Seitai Kyokai, Tokyo.
Compte tenu de l’expérience passée, il a été décidé que les participants doivent être des pratiquants du mouvement régénérateur.
L’unité du groupe est une condition indispensable pour la réussite du voyage.
Il suffit qu’il y ait un seul élément étranger pour que le déroulement du voyage soit constamment perturbé. Ce qui a été le cas du deuxième voyage car il a été nécessaire d’accepter plusieurs éléments hétérogènes pour remplir le minimum requis pour composer un groupe de quinze personnes alors que le troisième voyage a été une réussite justement à cause de l’homogénéité du groupe.
Historique :
Premier voyage : 2 avril – 19 avril 1977
Deuxième voyage : 23 septembre – 10 octobre 1978
Troisième voyage : 29 mars – 15 avril 1980
Quatrième voyage : mars-avril 1982 [n’a pas eu lieu]
BULLETIN N°2
par Itsuo Tsuda [1ere partie]
LE CARACTÈRE DU VOYAGE
La notion de tourisme moderne s’est développée aux États-Unis et s’est ensuite propagée dans les autres pays du monde. C’est une industrie de services.
Les éléments de cette industrie, le paysage, monts et rivières, les routes, les architectures, les monuments, les passants dans les rues, n’ont pas une valeur commerciale en eux-mêmes. On peut regarder le Mont Blanc, ou l’Arc de Triomphe, autant qu’on veut sans que cela nous coûte un sou.
Ils commencent à avoir une valeur commerciale à partir du moment où on organise un « programme », itinéraire, horaires, déplacements, hébergements, etc. Le programme devient ainsi une marchandise qu’on vend à travers les agences de voyage qui travaillent, à leur tour, en étroite collaboration avec un « grossiste », à assurer le déroulement du voyage.
C’est une armure très commode dont nous avons tous intérêt à profiter.
Si chacun, se mettait à organiser le voyage, tout seul, quel serait le résultat ? D’abord, 14.940 Fr pour l’avion. Ensuite, les hôtels à choisir. Mais quels hôtels ? Les hôteliers n’acceptent pas les demandes individuelles sans garantie. Nous avons connu, lors des stages d’été, des cas d’individus qui, après avoir fortement insisté pour retenir une chambre, ne se sont finalement pas montrés. Une chambre inoccupée pour la nuit est une perte que l’hôtelier ne peut jamais récupérer.
Un voyage individuel n’est pas impossible, mais il coûtera le double du tarif que nous proposons. Le seul avantage : on peut choisir les dates selon la convenance de chacun.
Il ne faut pas confondre le tourisme avec le « vagabondage ». On a connu des milliers de cas de Français qui, mus par un esprit d’évasion, sont partis sur la route des Indes. Dévalisés, acculés à vendre même leurs passeports, ils ont disparu sans laisser de trace.
Le tourisme a pour but de faire connaître aux participants les pays, les peuples et les paysages étrangers pour une durée déterminée, et, par la suite, de les restituer à leur place dans leur pays d’origine.
Que peut-on connaître des pays et des peuples pendant le séjour en si peu de temps ? On a envie de tout connaître et l’impression qu’on garde risque d’être très superficielle.
La formule généralement adoptée est la suivante :
– l’hébergement dans les hôtels de style occidental ou plutôt international, des repas de cuisine occidentale (française), des visites en autocar des monuments et des sites touristiques, et des spectacles spécialement arrangés pour les touristes étrangers, etc.
Il n’y a pas de contacts directs avec le peuple.
Après le voyage, les images s’embrouillent. On a du mal à se rappeler si c’est à Tokyo, à Séoul ou à Hongkong qu’on a pris de telles photos. Le tourisme international se trouve dans l’obligation d’offrir le sacro-saint « confort occidental », ce qui veut dire, en termes concrets, qu’on a bu un « scotch on the rock » au bar de l’hôtel, tout comme à New York. À ce niveau-là, on fera mieux de rester chez soi à regarder des ouvrages illustrés, avec des photos en couleurs.
Ce qui importe avant tout c’est la sensibilité des touristes vis-à-vis de l’expérience au contact d’un monde nouveau. Si la sensibilité est mal préparée, on ne voit rien d’autre que le reflet du passé dont on est chargé. Hélas, ce n’est pas avec des explications détaillées et minutieuses qu’on arrive à changer la sensibilité.
À suivre…